Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 16:27
Y avait dans cette maison des fleurs, des qui étaient rouges, des qui étaient jaunes et même de la couleur du crépuscule,
avec des flammes,

Y avait dans cette maison un silence sans appel qui vous griffait et aussi, dans la maison, des fruits, ceux d'en dessous étaient pourris, des qui étaient poilus, des qui étaient tout gris, et même de la couleur du crépuscule,

On avait un gros chat qu'on surnommé Bakou, et dans cette maison, partout, sur nos genoux, il était le pacha, partout et puis c'est tout,

Y avait pas Dieu dans la maison mais la couleur du crépuscule, par la fenêtre,

Mes yeux étaient mauves à l'époque et j'avais le cri dans la bouche, j'avais Bakou sur mes genoux et ton sourire au bout des lèvres, un café sucré, et mes yeux, des qui étaient mauves, ils ont brûlé comme des flammes dans la couleur,

Y avait dans cette maison des fleurs et une horloge et un téléphone qui sonne, ils voulaient Dieu au bout du fil _ mais 'l est pas là ! _et une guitare aux deux cordes cassées, de la fumée dans la maison comme quand ça flambe, nous avions chaud, nous avions soif et Bakou qui miaulait, il avait soif, et cette brume au fond du monde qui se levait comme un drapeau,

Y avait aussi dans la maison téléviseur, les chanteuses étaient nues, je bandais, machine à laver, toujours fleurs, et brume et le silence ( ta gueule, Bakou !). Cette maison,

Un jour dans la maison cadavres, nous avons senti que ça pue, les chanteuse étaient nues, je bandais plus, j'avais le cri dans la bouche et des fleurs au fond du monde, Bakou a avalé poison, le voisin s'est pendu au pommier, par la fenêtre nous l'avons vu, dans la maison où y a des fruits, mais tant qu'on regardait tout ce crépu crépuscule, on a pas eu la force de l'y en décrocher, et il a balancé entre les projecteurs de la nuit qui grandit et des rayons qui meurent, avec des flammes. Ce crépuscule, 

C'est la maison qui m'a grandi, elle était quelque part par là, entre un tilleul et les galops, y avait la marre, j'ai noyé dix euros dedans, et toi, tu m'as poussé dedans et tes seins poussent, y a toujours fruits, ceux d'en dessus aussi pourris, et y a rien de tout ça qui bouge, le carrelage sous mes pieds nus, un vent qui calme son ardeur dans la maison, il a ralenti à la porte en survolant le paillasson, le matin j'enterre Bakou

Cette maison n'est pas née là, elle est tombée, on a fait semblant de toquer, et puis personne, c'était l'aube, 

Et puis personne d'autre que tout toi somnolant couverte et minois, tendre comme une fleur, croquante comme un fruit, je t'embrasse l'épaule, quelques bières et tes yeux, un jardin et tes yeux

J.D 

  
Partager cet article
Repost0

commentaires