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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 12:29

aa3

La face ensanglantée, le gueux va prendre place
Et dégueulasse, étend ses boueuses godasses.
Quand une midinette aux séraphiques charmes,
Vient s'asseoir près de lui et pour sècher ses larmes
Sort de son sac un main, un mouchoir opalin.
" - Je vais vous le salir.
                                        "- Ce n'est rien, j'en ai plein.
A la salive, elle soigne et le blessé pâtit
Du moindre mouvement de sa face meurtrie.
" - Mon pauvre, je vous plains ! susurre la mignonne,
La violence a le don de me flanquer la rogne !
On vous , dites-moi, sacrément amoché !
"- Je n'étais pas bien beau avant qu'on m'ait frappé.

Se mettant à souffler de sa bouche salope,
De sa bouche passion la fumée d'une clope.
La belle le dévore, ô regard incisif
D'où d'acérées lueurs, aigues comme des griffes
Enucléent sa cervelle et greffent en son coeur
L'inespéré moment d'un radieux bonheur.
La môme cicatrice une à une ses plaies,
Pour guérir un loubard, ne suffit qu'un baiser !

La médecine est douce à qui se sait patient
Et en salle d'attente, il demeura longtemps
Mais cette fois, ça y est ! On s'occupe de lui !
Docteur ! Ne sursoyez jamais l'anesthésie
Du désespoir tablé sur cette heure prochaine
Où, dit-on, on ampute son préfixe gangrène.

Je l'aime, se dit-il, il s'en va le lui dire
Quand de sa voix surprise, elle tait son désir
Et les mots sont sortis, des lèvres pathétiques
Elle se mit à rire, d'un éclat sardonnique:
"- Rangez donc votre bible, lui dit-elle à la hâte
Et faites-moi l'amour sans me baiser la patte !

Alors le gueux la baise, ardent et sulfureux,
Avec tant de ses mots qu'il dit avec la queue.
Il embrasse d'esprit, l'exquis plaisir athée
Etreinte sulfureuse et voilà dévoilé
Que l'amour avoué se tient dans ses moyens !
Et la diablesse acquiesce en dialecte païen.

Ses seins, ses mains, ses reins !  Quelle infernale danse !
Du Chopin langoureux ou du Mozart en transe !

" - L'amour est dans ton slip, conclut-elle à genoux
Tandis qu'il est un chat, s'étouffant de poils roux,
Le mien dans ma culotte et c'est parfait ainsi,
Laissons le souffle au coeur; au cul le paradis !
Ne nous encombrons pas d'une tragique histoire...
L'amour est magnifié à vivre au soir, le soir.
Si demain tu rencontres gonzesse et tu bandes,
Va vite lui chanter la même sarabande.
L'amour est dans ton slip, conclut-elle à genoux !
Mais ce fait de bon coeur, ou alors pas du tout !

Ce n'était qu'un fantasme et rien ne s'est passé !
Le gueux s'était perdue dans ses douces pensées,
Dans l'onctueux parfum de sa trique immédiate
Lorsque sur sa peau vint la paume délicate.

                         à suivre.
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